FICHE SYNOPTIQUE
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le Centre de Recherche Politique d’Abidjan (CRPA) s’inscrit dans le cadre de l’enracinement de la démocratie et la promotion de valeurs citoyennes en Afrique.
En effet, le continent est miné par plusieurs maux ; nous pouvons citer entre autres la mal gouvernance, les rébellions, le mépris des valeurs démocratiques, le manque d’alternance politique, les régimesautocratiques, les élections truquées, les violences politiques et post-électorales.
Ces dérives trouvent leur source le plus souvent dans le déficit de justice sociale, dans l’exclusion des populations des processus décisionnels, le marasme économique lié à l’inégale répartition des richesseséconomiques entre les individus entre autres. Tout ceci accroît leur sentiment d'être des oubliés de la République.
Ces maux ralentissent considérablement le développement du continent et impactent négativement le bien-être des populations.
Une culture démocratique et citoyenne s’impose à titre de solution pour pallier cette situation peu réluisante. C’est par l’apprentissage de cette culture démocratique que les Africains pourront construire les institutions justes et fortes dont les régimes politiques ont tant besoin, des régimes politiques stables tournés vers la satisfaction des besoins du plus grand nombre.
Le CRPA s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Il a pour objectif de contribuer à la formation de citoyennes et citoyens de qualité qui bâtiront l’Afrique apaisée, stable et démocratique de demain ; il se veutun outil au service du rayonnement politique de l’Afrique.
Pour atteindre ces objectifs,le CRPA exerce dans les domaines suivants : l’analyse politique, le conseilpolitique, la formation politique et la médiation.
II ASPECT GENRE
Le CRPA attache une importance particulière à l’aspect genre. Par conséquent, les activités et l’offre de formation du Centre sont destinées aussi bien aux hommes qu’aux femmes sans distinction.
III OBJECTIFS
1) OBJECTIF GENERAL
L’objectif général du CRPA est de contribuer au développement politique de l’Afrique.
2) LES OBJECTIFS SPECIFIQUES
Les objectifs spécifiques du CRPA sont les suivants :
- Vulgariser l’analyse politique : pour amener les auditeurs à identifier les enjeux de la compétitionpolitique nationale et internationale, pour cerner les forces et dysfonctionnements des systèmes politiquesafricains et y apporter des solutions locales et efficaces. Pour leur apprendre également à élaborer ou adhérer àun projet politique viable à même de répondre aux aspirations des citoyennes et des citoyens.
- Promouvoir le conseil et la consultance politique : à l’endroit des personnalités politiques, institutions ou des citoyens ordinaires, pour améliorer leur image, leur communication ou leur prestance, pour mettre en place une stratégie politique pouvant leur offrir le maximum de chance de mener à bien leur projet politique. Le conseil politique que le CRPA se propose d’offrir est destiné aux gouvernants, aux acteurs politiques, aux citoyens comme résultante des conclusions des recherches. Ici, le conseil politique et la consultance ne sontpas à appréhender comme des instruments à la disposition des hommes politiques au sens privé du terme.
- Offrir une formation politique de qualité : formation des auditeurs aux idées et méthodes politiques, promouvoir l’ancrage aux valeurs démocratiques et citoyennes, former des ressources humaines parées pour travailler au développement des pays africains.
- La médiation : formation des auditeurs aux techniques de règlement pacifique des conflits, promotion de la paix et la sécurité, sensibilisation à la non-violence, promotion de la citoyenneté. Sensibilisation au dialogueinclusif, favoriser la coopération entre pouvoirs publics. Objectifs : réduction des violences politiques, promotion de la paix et gestion pacifique des différends. Prévention, gestion résolution et transformation des conflits. Stabilité politique durable.
IV. RESULTATS ESCOMPTES
Impacts certains sur les citoyens et la société. Les auditeurs devront être:
- formés aux théories et idées politiques en vue de leur application sur le terrain. Pour une vie politique riche et apaisée;
- Capables d’analyser avec recul l’action et les faits politiques, en discerner les enjeux profonds pour se déterminer de façon éclairée;
- Capables d’identifier les dysfonctionnements structurels de nos systèmes politiques et de contribuer àleur résolution;
- Des acteurs politiques dépassionnés et mus par des valeurs de démocratie et de justice sociale pour l’intérêt du plus grand nombre;
- Des acteurs de l’enracinement d’une culture de débats d’idées et d’élections crédibles et transparentes;
- A même de pratiquer un marketing politique efficace pour recueillir un maximum de suffrages lorsd’échéances électorales;
- A même de gérer et transformer les conflits par des techniques de médiation efficaces.
V. DEROULEMENT
- Faire de la recherche
- Analyser les faits et phénomènes politiques pour en dégager les enjeux
- Organiser des conférences, des séminaires, des tables-rondes (focus groups)
- Organiser des séances de projection de films politiques suivies de débats
- À terme, mettre sur pied une bibliothèque constituée d’ouvrages politiques
JUSTIFICATION DETAILLÉE DE LA CRÉATION DU CRPA
ANALYSE POLITIQUE ET DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
En quoi l’analyse politique est-elle une opportunité pour l’ancrage démocratique des pays africains?
1. Qu’est-ce que l’analyse politique ?
2. Pourquoi pratiquer l’analyse politique dans un pays ?
3. En quoi l’analyse politique peut-elle contribuer au développement de l’Afrique ?
4. Le rôle de l’analyse politique dans la détermination des perspectives politiques
5. L’analyse politique et Le développement du conseil politique
6. L’analyse politique et l’amélioration de la qualité de la formation
7. L’analyse politique et l’enracinement de la médiation
8. Conclusion
L’Analyse politique
1. Qu’est-ce que l’analyse politique ?
Pour donner une définition de l’analyse politique, nous dirons simplement qu’elle est une discipline permettant de jeter un regard critique sur « la vie de la Cité » en général : par là nous entendons divers thèmes commel’actualité nationale et internationale, les questions d’intérêt public, la gestion des affaires publiques, la vie politique, les relations internationales etc. il faut dire que l’analyse politique est une discipline "carrefour", dont la maîtrise fait appel à divers connaissances ou prérequis selon les sujets à analyser et les réflexions à mener.
Pour circonscrire notre propos dans le champ politique, nous dirons qu’elle permet de jeter un regard critique surles faits politiques, c’est-à-dire les différents évènements survenant sur la scène politique ; mais aussi, surl’action politique, c’est-à-dire la mise en œuvre concrète et pragmatique de la volonté politique d’un acteur biendéterminé, dirigeant ou institution. En outre, elle permet de faire de la prospective politique c’est-à-dire de la projection dans le futur, être à même de prévoir avec plus ou moins d’exactitude, à partir des données politiquesempiriques du moment, des évènements politiques majeurs.
A partir de ces brefs éléments définitionnels, il est dès lors logique de pousser la réflexion, pour se demander quel intérêt gagne un pays, en l’occurrence un pays africain à pratiquer l’analyse politique.
2. pourquoi pratiquer l’analyse politique dans un pays ?
A cette question il faut tout d’abord répondre en disant que l’analyse politique offre des puissants outils pour comprendre les faits politiques : analyser les faits politiques avec hauteur et froideur permet de comprendre la réalité fonctionnelle de la vie politique, les perturbations de celle-ci, le rôle et l’ambition des acteurs de celle-ci, leurs motivations, leurs buts, les moyens qu’ils se donnent pour atteindre leurs objectifs. Il s’agit d’une analysedes forces profondes de la vie politique, pour en identifier les forces et faiblesses structurelles afin de les améliorer, et dans la mesure du possible, dégager des solutions viables aux problèmes diagnostiqués, avant d’en venir au jeu politique de surface.
De plus, l’analyse politique permet de comprendre le fonctionnement des systèmes politiques, par uneobservation froide des pratiques constitutionnelles, des us et coutumes etc. Cette compréhension permettracomme nous l’avons dit précédemment, d’asseoir l’ancrage démocratique des pays africains, d’établir des règlesde « précédents » qui assurément serviront de garde-fous.
En outre, l’analyse politique rendra capable de comprendre l’action politique des dirigeants : déterminer les facteurs liés à la personnalité du dirigeant, les réactions mentales, les états d’âme, le tempérament qui encadrent l’action de l’homme d’Etat et son impact sur la politique nationale.
Aussi l’analyse permettra-t-elle de comprendre les enjeux qui encadrent la lutte pour le pouvoir politique : les enjeux politiques, géopolitiques, géostratégiques, économiques, financiers, culturels etc.
Enfin, elle nous rendra capables de faire de la projection politique (évaluer, prévoir les mutations politiques ou sociétales dans le moyen ou le long terme) et se préparer efficacement à ces changements à venir. Pour une Nation, comprendre les enjeux actuels et futurs permet d’avoir une longueur d’avance sur les autres Etats dans un environnement global compétitif.
3. En quoi l’analyse politique peut-elle contribuer au développement de l’Afrique ?
Cette discipline contribuera au rayonnement du continent par la promotion de la paix, la prévention et la transformation pacifique des conflits. Elle impulsera des valeurs citoyennes et par voie de conséquence, favorisera la participation politique effective des uns et des autres aux échéances électorales (élections, référendums, etc.). Elle contribuera à franchir le gouffre séparant l’homme politique du citoyen, ce qui aura pour conséquence pour ce dernier de ne plus « subir passivement » avec fatalité mais de prendre conscience qu’il a un rôle à jouer dans l’ancrage démocratique de son pays.
Pour les scientifiques, les universitaires, ainsi que pour les penseurs politiques, une vulgarisation de l’analyse permettra tacitement un renforcement des crédits et moyens de l’Etat affectés à la recherche, à la prospective politique, offrant par voie de conséquence de meilleures conditions de travail pour ces derniers.
Dans ce XXIe siècle, l’Afrique est confrontée aux problèmes de pauvreté, à la mauvaise gestion du bien commun et aux mutations socio-culturelles. Elle est souvent présentée comme le continent à problèmes si bien que les Africains bien ou mal formés pensent qu’ils n’ont rien à y faire.
Ils doivent prendre conscience par eux-mêmes qu’ils ont un rôle à jouer. Le développement de l’analyse politique permettra donc aux Africains de poser un sain diagnostic de leur système politique (du mode d’acquisition et d’exercice du pouvoir en Afrique) d’en dégager les forces et faiblesses, de solutionner les tares, de former des citoyens responsables, de moraliser la scène politique, de favoriser la bonne gouvernance, la transition politique dans la stabilité, de procéder au règlement pacifique des conflits et d’aller au développement sans soubresauts majeurs (violences électorales, coups d’Etats).
4. Le rôle de l’analyse politique dans la détermination des perspectives politiques
La projection politique est au cœur de la planification des systèmes politiques dans la mesure où elle permet de matérialiser une vision ou un projet politique, de convertir les objectifs à atteindre en scénarios quantifiables (par l’intermédiaire des différents projets politiques).
Il s’agit donc d’un processus de planification sur le moyen ou le long terme basé sur des études statistiques fiables.
De plus, par le biais des études statistiques, l’on peut aisément de décrire, c'est-à-dire résumer ou représenter, les données disponibles quand elles sont nombreuses. Les études statistiques sont indispensables dans la mise en œuvre ou l’application d’un projet politique.
L’on peut par exemple recenser la population, prévoir les besoins immédiats et futurs de celle-ci, connaitre le PIB du pays de manière exacte, connaitre les conditions de vie des populations (IDH), connaitre le seuil de pauvreté, le taux de chômage et d’autres baromètres importants liés à la gouvernance.
Sans oublier qu’elle est au cœur de la bonne gouvernance, car pourquoi ferions-nous de la recherche politique, si ce n’est pour améliorer la gouvernance des sociétés africaines via des objectifs globaux, réalistes et quantifiables à atteindre?
5. L’analyse politique et le développement du conseil politique
Le marketing politique ou conseil politique est l'une des formes de la communication politique qui vise à promouvoir un projet, un candidat, un dirigeant, une cause politique sur le modèle des techniques de marketing commercial en faisant appel notamment à l'utilisation de campagnes « publicitaires » dans les médias, la distribution de tracts ou le démarchage, par opposition aux formes historiques de la communication politique que sont, par exemple, les débats publics ou les meetings. En ce sens, la nature du marketing politique s'inscrit dans une stratégie de communication.
Dans le cadre global de l'analyse politique, le conseil politique fait appel à la stratégie mise en œuvre pour atteindre des objectifs politiques. Malheureusement en Afrique, nous constatons que la politique ne se fait pas de manière rationnelle. Elle fait appel aux émotions et à la violence au lieu de privilégier le débat contradictoire qui est la base des systèmes démocratiques les plus évolués.
Le développement du conseil politique en Afrique permettra une vie politique plus riche, plus rationnelle, axée sur le débat des idées et par conséquent, diminuera les violences politiques. La compétition politique sera alors assainie.
Le conseil politique apportera une expertise spécialisée, une objectivité, une confidentialité, une crédibilité et une capacité de travail qui manquent cruellement à nos dirigeants politiques africains.
De plus, le conseil politique apporterait une définition - nettement plus en amont - des objectifs, des programmes, des thèmes réputés « porteurs » et susceptibles de recueillir l'attention et/ou les suffrages. En résumé, il permettrait d'insérer la vie politique dans le canevas des exigences démocratiques les plus poussées.
Le conseil politique va de pair avec la consultance politique. Un consultant en général est un prestataire de services en conseil. Les consultants sont souvent regroupés au sein de sociétés de conseil, ou bien interviennent de façon indépendante. Le développement de l’analyse politique en Afrique va de pair avec celui de la consultance. Le rayonnement de la consultance politique en Afrique favorisera la promotion de la citoyenneté, la stabilisation des institutions et l’enracinement de la démocratie en Afrique.
6. L’analyse politique et l’amélioration de la qualité de la formation
La formation est un enjeu majeur pour la démocratie : elle concerne tous les citoyens et les acteurs politiques, et peut prendre diverses formes : des conférences ou ateliers spécialisés, des tables rondes, débats, projection de films et documentaires politiques. L’exigence de la formation provient d’une méconnaissance des théories et processus politiques par les citoyens, mais aussi par les autorités politiques.
Il s'agit donc :
D’une part, former des citoyens pour se projeter positivement et collectivement dans l’avenir, dans le respect des règles démocratiques, pour éviter que cet idéal ne se dégrade au profit de formes de repli et de régimes politiques plus totalitaires.
D’autre part, à chaque régime politique correspond un système éducatif qui reprend les grands axes du projet politique de société et de fait d’éducation. Aujourd’hui, notre référence est encore très largement l’Ecole de la République.
La formation a un rôle d'éducation et de soutien des processus de socialisation des individus pour les conduire à contribuer de manière décisive aux transformations sociales et politiques et faire en sorte que l’action civile collective nourrisse, in fine, l’action publique. L’enjeu est de construire une nouvelle démarche éducative dont l’objectif principal est de renforcer la démocratie.
La formation permet de connaitre et de mieux comprendre le monde dans lequel l’on vit.
L'appropriation des savoirs fondamentaux, la connaissance et la compréhension par le citoyen des principaux mécanismes démographiques, économiques, politiques, scientifiques (etc.) qui participent à l’organisation du monde dans lequel il vit, constituent des éléments importants pour l’exercice de la démocratie. Celle-ci considère l’individu comme un être libre et tente de favoriser le développement de la pensée individuelle libre. Ceci passe notamment par l’acquisition des savoirs et des connaissances.
Il convient néanmoins de nuancer notre propos:
Pour autant qu’elle doive toujours rester l’objet d’un combat de tous les instants, la maîtrise de ces savoirs et connaissances fondamentaux ne suffit pas à garantir l’exercice démocratique et la stabilité des institutions.
Il faut former inlassablement les jeunes (diplômés ou non, lettrés ou non, toutes catégories socioprofessionnelles) aux idées et aux méthodes politiques.
Il faut former des jeunes attachés à la liberté, à la responsabilité et à la primauté de la personne. Il faut fournir aux jeunes les moyens pour approfondir leur culture politique et pour traduire leurs valeurs en action.
Des citoyens bien formés sont le garant du développement et de la stabilité de l’Afrique.
Dans une société démocratique, la formation est consubstantiellement éducation à la démocratie : elle forme des citoyens capables de comprendre le monde, de définir ensemble le bien commun et de travailler à plus de solidarité entre les hommes et entre les peuples.
Les apprentissages scolaires doivent également former l’élève à « penser par lui-même » et à résister à toutes les formes d'emprise des clans, groupes et tribus de toutes sortes. Les apprentissages scolaires doivent, plus généralement, permettre le développement de la pensée critique. Les apprentissages scolaires doivent être effectués avec des méthodes qui respectent la dignité et la liberté de l’enfant dans le cadre de la vision politique républicaine et le respect de l’idéal d’une formation de qualité pour tous.
7. L’analyse politique et la médiation
Toute société est en proie à des conflits par définition du fait des intérêts antagonistes de ses membres. Le développement des cadres de médiation en Afrique, permettra de prévenir les conflits, le cas échéant, de les transformer pacifiquement et durablement. La médiation, la négociation sont les cadres privilégiés de résolution des conflits dans un pays démocratique.
L’analyse politique permettra donc de vider les conflits de leur substance dans le cadre de la « paix démocratique » car les démocraties ne se font pas la guerre entre elles.
En Afrique, les coups d’Etat les déstabilisations et crises ne se comptent plus. D’où l’importance de la divulgation des techniques de médiation, de gestion des conflits. À ce sujet l’Afrique détient indéniablement le (triste) record du continent ayant connu le plus grand nombre de coups d’Etat ces cinquante dernières années. Au-delà des facteurs internes propres à chaque pays et de contextes particuliers qui conduisent à une prise du pouvoir par la force, il convient de réfléchir sur ce phénomène, source d’une instabilité chronique pour de nombreux pays, pour des régions entières, et au final, pour la sécurité de tout un contient.
Plus de 80 coups d’Etats en cinquante ans
Le continent Africain a connu entre 80 et 85 coups d’Etat « réussis » au cours des cinq dernières décennies. Ce chiffre cache évidemment de nombreuses tentatives plus ou moins abouties (tel que le coup d’état « air-air » contre Hassan II en aout 1972 au Maroc). Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, a ainsi connu huit coups d’Etat entre 1966 et 1993, dont certains se sont succédé au cours d’une même année… Autre pays important de la région, le Ghana, a enregistré quant à lui cinq coups d’Etat en l’espace de quinze ans (le dernier datant de 1981), autant que les Comores et le Burundi. L’Afrique de l’Ouest est la région du continent où se concentrent ces changements brutaux, même si certains pays en ont été épargné. Le Burkina-Faso (4 coups d’Etats, entre 1960 et 1987), le Niger (4) ou encore la Guinée Bissau (3) s’ajoutent à ceux déjà mentionnés au Nigeria et au Ghana, en plus d’autres pays dans lesquels ce phénomène a été plus ponctuel.
La médiation dans un tel contexte, trouve donc tout son sens.
La médiation est devenue au XX° siècle une pratique ou une discipline qui vise à définir l'intervention d'un tiers pour faciliter la circulation d'information, clarifier ou rétablir des relations. Ce tiers neutre, indépendant et impartial, est appelé médiateur. La définition de cette activité varie selon les contextes d'application. Néanmoins, des constantes existent à chaque fois qu'un tiers intervient pour faciliter une relation ou la compréhension d'une situation et des éléments de pédagogie et de qualité relationnelle se retrouvent dans les pratiques de la médiation.
La médiation doit transformer la manière de gérer les conflits, et passer de la confrontation vers la coopération. Il faut donc par la médiation consolider la paix, la sécurité et le développement à l’échelle du continent. La promotion de la paix et de la sécurité doivent être soutenue par une approche globale qui encourage la lutte contre les causes profondes des conflits. Cette approche est fondée sur une bonne gouvernance et sur un État de droit, sur le respect des droits de l’homme et sur la réduction de la pauvreté.
CONCLUSION
Au vu de tout ce qui précède, il ressort que la discipline analytique offre de nombreuses opportunités pour les pays africains dans le cadre de leur enracinement démocratique. Elle permet d’inculquer une culture démocratique aux populations, mais aussi aux dirigeants en passant par la jeunesse africaine.
Il convient en définitive de soutenir la promotion de cette discipline en vue de se rapprocher davantage de l’idéal démocratique cher à tous.
Le Centre de Recherche Politique d’Abidjan (Cellule de Réflexion sur le développement politique de l’Afrique), se propose de contribuer efficacement, à son humble niveau, au développement de l’Afrique à travers l’analyse politique, le conseil politique et la médiation.